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Blancpain | Ladybird


En 1956, Betty et Jean-Jacques Fiechter, alors dirigeants de Blancpain, lancent avec audace la Ladybird, montre «coccinelle» dotée du plus petit mouvement rond de l’époque. Cette collection féminine inédite connaîtra rapidement notoriété et succès. Toujours symbole d’élégance, elle s’étoffe aujourd’hui de nouveaux modèles haut en couleurs.

Un peu d’histoire…
En 1915, à l’âge de 16 ans, Betty Fiechter entre chez Blancpain en tant qu’apprentie. Tout récemment sortie de l’école, elle n’aurait sans doute pas pu prédire où cet engagement la mènerait. Et pourtant, le destin la poussa à collaborer avec la manufacture durant les quarante-cinq années qui suivirent puis, pour une décennie supplémentaire, comme conseillère de confiance. En résumé, une carrière de plus d’un demi-siècle.

Quand elle intégra Blancpain, l’entreprise était dirigée par un représentant de la septième génération, Frédéric-Emile Blancpain, héritier de Jehan-Jacques, fondateur, inscrit au registre de la Commune de Villeret en 1735 en tant qu’horloger. Très vite, les responsabilités de Betty Fiechter prirent de l’importance puisqu’elle devint directrice de la recherche et du développement ainsi que de la partie commerciale.

En 1932, Frédéric-Emile Blancpain mourut subitement. Avec sa disparition et en l’absence d’un héritier, le nom de famille Blancpain s’éteignait, du moins au sein de l’entreprise. Sa fille unique ne souhaitait pas assurer la relève. Fort heureusement, il se trouva des mains dynamiques capables de reprendre les rênes de la maison: en juin 1933, Betty Fiechter et le directeur commercial André Léal mirent leurs épargnes en commun et rachetèrent l’entreprise, en la rebaptisant Blancpain Rayville SA, Rayville étant une anagramme phonétique de Villeret. En raison d’une singularité de la loi suisse due notamment à des dispositions du Code des obligations, ce changement de nom n’était aucunement facultatif: comme aucun membre de la famille Blancpain ne restait associé à l’entreprise, les nouveaux propriétaires avaient l’obligation d’en modifier la raison sociale officielle.

Les premiers temps furent difficiles pour Betty Fiechter. La Grande Dépression n’épargna pas l’industrie horlogère suisse, provoquant de nombreuses faillites et un chômage massif. La solution imaginée par Blancpain fut de se tourner vers le marché américain qui, au milieu des années 1930, se portait notablement mieux que les marchés européens. Betty Fiechter décida de l’approvisionner en mouvements et agit dans cet esprit. Au fil du temps, Blancpain devint l’un des principaux fournisseurs des marques Gruen, Elgin et Hamilton.

Un autre coup dur affecta l’entreprise: le décès d’André Léal, copropriétaire de Blancpain, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. De fait, Betty Fiechter devint la première femme présidente et propriétaire d’une manufacture comptant entre 200 et 300 employés. Occupant seule ce poste jusqu’en 1950, elle devint une personnalité légendaire dans l’univers horloger.

Une des particularités et des spécificités de Frédéric-Emile Blancpain, le mentor de Betty Fiechter, avait été de lancer la production de petits mouvements destinés aux garde-temps féminins. A l’aube de la Première Guerre mondiale, Blancpain développa un petit calibre ovale et un autre en forme de baguette. Tous deux rencontrèrent un énorme succès. Betty Fiechter œuvra à l’expansion et à la floraison de cette spécialité.

Les prouesses de Betty marquèrent les bases de sa future collaboration avec son neveu, Jean-Jacques Fiechter. Ce dernier, diplômé en histoire et désireux de compléter ses études par un doctorat, entra dans l’entreprise de sa tante sans aucune expérience de l’univers de l’horlogerie. Le développement de la carrière de son neveu devint une priorité pour Betty qui organisa un programme complet sur une année afin de lui donner l’opportunité de découvrir les domaines liés à la finance, au marketing et aux produits de Blancpain. Son cursus accompli, Jean-Jacques endossa la responsabilité du développement des nouveaux produits et des opérations de routine au sein de la maison.

Après avoir achevé sa formation, Jean-Jacques rejoignit Betty au conseil d’administration de Blancpain. A eux deux, ils dirigèrent la manufacture jusqu’en 1960 lorsqu’elle intégra la Société suisse pour l’industrie horlogère (SSIH). Durant cette période, Betty et Jean-Jacques poursuivirent leur étroite collaboration et voyagèrent souvent en tandem pour visiter la clientèle. Tous deux restèrent membres du comité élargi de la SSIH jusqu’en 1970, lorsque Betty prit sa retraite.

Naissance de deux modèles iconiques
La création de deux modèles, qui sont non seulement emblématiques mais même devenus des piliers des collections de la marque, témoigne des premières années de cette direction conjointe: la Fifty Fathoms, première montre de plongée moderne, et la Ladybird, modèle destiné à la gent féminine. Dès le début du projet de la Ladybird, l’ambition était de taille, à savoir concevoir un modèle petit, de forme ronde et ultrarésistant. Les Fiechter relevèrent le défi avec succès!

Blancpain développa deux innovations clés pour créer non seulement le plus petit mouvement rond du monde, mais aussi - c’était extrêmement important - pour qu’il soit robuste en dépit de ses minuscules dimensions. La première innovation fut l’ajout d’une roue additionnelle dans le train d’engrenages. Elle permettait de contrôler la force arrivant à l’échappement tout en apportant de la solidité au design.

La seconde innovation fut d’ajouter une protection antichoc au balancier. Les mouvements minuscules qui existaient déjà avaient omis cet élément crucial dans l’intérêt de la taille. Et bien sûr, cela rendait les calibres particulièrement fragiles. Blancpain trouva le moyen d’adapter le design de cette protection antichoc de manière qu’elle puisse être ajustée aux microdimensions du calibre de la Ladybird.

Quant à la taille, ce fut un record: 11,85 mm de diamètre! Simultanément, un autre record était à signaler: le plus petit balancier. Si petit, que Fiechter estima que seuls les maîtres horlogers les plus habiles pourraient maîtriser le réglage de ce si petit balancier avec ses 22 minuscules vis en or.

Une «coccinelle» portée par des stars
La traduction de la dénomination Ladybird nécessita une intense réflexion. Jean-Jacques avait à l’esprit le mot «coccinelle», qui correspond à «ladybird» en anglais britannique, mais à «ladybug» dans le vocabulaire anglais américain. En français, «coccinelle» illustre parfaitement la petite taille du mouvement et le raffinement de la montre. Cependant, Jean-Jacques réalisa qu’il n’en était pas de même sur le plan linguistique. Autant le mot «coccinelle» peut être romantique lorsque prononcé en français, autant la traduction en anglais américain perd toute son attractivité. Pour remédier à cette problématique délicate, les Fiechter décidèrent de faire l’impasse sur la traduction en américain et optèrent tout de même pour le nom plus séduisant de «Ladybird».

La créativité continua son envol elle aussi avec ce mouvement novateur. Blancpain lança la version «Bullet» de la Ladybird qui fut dotée d’un système de bracelet aisément interchangeable, une première mondiale pour un modèle haut de gamme. Le dos du garde-temps comportait une sorte de fente dans laquelle le bracelet se glissait. En quelques secondes, sans que cela nécessite une dextérité manuelle exceptionnelle, le bracelet pouvait être remplacé par un autre d’une teinte différente. Cette Ladybird était vendue avec un éventail de bracelets de plusieurs couleurs.

La Ladybird reçut un accueil commercial incroyable, vendue à la fois sous le label de Blancpain et sous celui d’autres marques horlogères et joaillières. A l’image du modèle pionnier de Betty Fiechter, de nombreuses Ladybird furent exportées en tant que mouvements manufacturés. C’est ainsi que certaines furent déclinées avec un boîtier en or et, souvent, décorées de pierres précieuses arborant ainsi une allure plus joaillière. L’une de ces montres-bijoux séduisit Marilyn Monroe.

Depuis ses débuts en 1956, la Ladybird a fait partie intégrante des collections signées Blancpain. Même si le mouvement a évolué au fil des ans et s’est octroyé le luxe d’un remontage automatique, la Ladybird a toujours été la signature du modèle au petit diamètre de la manufacture.

Ladybird Colors
Blancpain rend aujourd’hui hommage à cet iconique modèle en lançant la Ladybird Colors, nouvelle collection déclinée en sept étincelantes teintes.

Réalisé en nacre blanche, le cadran de la montre est orné de chiffres arabes appliques en or légèrement arrondis, dimensionnés de sorte à former un tour d’heures asymétrique couronné par le nombre 12. Un bandeau de diamants souligne les index tout en étreignant les aiguilles, dont celles des heures et des minutes sont en forme de feuilles de sauge évidées.

Le boîtier de la montre, décliné en or rouge et en or blanc, a également fait l’objet du plus grand soin pour garantir des proportions harmonieuses. D’un diamètre de 34,9 mm, il révèle généreusement les atours de la montre, tandis qu’il s’ajuste avec souplesse aux poignets les plus variés. Il se distingue encore par une lunette, des cornes et une couronne serties de 59 diamants pour plus de 2 carats.

Véritable montre-bijou, la Ladybird Colors présente un sertissage haut de gamme, où chaque paramètre est minutieusement repris à la main. Avant de placer les pierres dans les perçages prévus à cet effet, les sertisseurs creusent la matière à l’aide d’échoppes afin de créer un filet de métal précieux de part et d’autre des diamants. Cette étape, appelée la «recoupe», est importante car elle influe de façon considérable sur l’éclat de la pièce, en produisant un effet miroir. Les diamants sont positionnés un à un selon un alignement précis pour que leurs facettes réfléchissent la lumière à l’unisson. Les artisans rabattent alors sur les gemmes les grains préalablement façonnés dans le métal précieux pour maintenir celles-ci en place. Ils travaillent ensuite manuellement la séparation entre les grains pour parfaire leur création. Cette étape doit être exécutée avec une grande précision pour éviter tout risque d’endommager les pierres.

Le niveau de terminaison exigeant appliqué au cadran et au boîtier de la Ladybird Colors se retrouve sur son mouvement, le calibre Manufacture 1153, notamment réputé pour sa finesse, sa longue réserve de marche de quatre jours et son spiral en silicium. Riche en structures et contrastes, il associe platine perlée et ponts anglés, satinés et décorés de Côtes de Genève. Pour offrir une vue la plus dégagée possible sur ces détails esthétiques, Blancpain a développé une masse oscillante en or ajourée, dont le motif en cercles s’accorde avec le visage de la montre. De face comme de dos, la pièce est scintillante grâce à un diamant taille rose monté sur la couronne.

La Ladybird Colors marque le début d’une nouvelle ère pour la collection de montres féminines de Blancpain. Elle apporte une fraîcheur élégante à travers sept combinaisons de boîtiers et de bracelets colorés. Le modèle en or rouge est proposé, à choix, avec un bracelet en cuir d’alligator vert paon, bleu nuit ou blanc satiné. La pièce en or blanc peut être associée, selon les préférences, à un bracelet en cuir d’alligator jaune citron, orange tangerine, lilas ou blanc satiné. Chaque bracelet est équipé d’une boucle ardillon ou déployante en or sertie de neuf diamants.

Publié le 14.01.2022