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Van Cleef & Arpels | La Fontaine aux oiseaux


Alliant animation à la demande et affichage rétrograde de l’heure, cette création signée Van Cleef & Arpels livre un véritable instant poétique. Empreinte de rêve et d’émotions, la Fontaine aux oiseaux est une œuvre collective qui émerveille alors que la nature se met en mouvement.

Cette pièce offre aux regards un double spectacle. Sur la tranche du socle, une plume se déplace progressivement le long de l’échelle du temps. Une fois les douze heures passées, elle revient à son point de départ afin de recommencer sa course pour la demi-journée suivante.

Lorsqu’il est actionné - jusqu’à cinq fois d’affilée - l’automate prend vie durant environ une minute, révélant une scène attendrissante. Grâce à la mise en mouvement des différents éléments, l’eau du bassin se met à onduler, comme sous l’effet d’une brise légère. Une fleur de nénuphar ouvre ses pétales, tandis qu’une libellule s’élève en battant des ailes et en pivotant légèrement. Les oiseaux posés sur le bord de la fontaine s’éveillent, leur chant retentissant grâce à l’assemblage d’un soufflet et d’une boîte à claquement qui imitent respectivement pépiements et sons de becs. Ils redressent la tête et agitent leurs ailes pour entamer leur parade amoureuse. Ils se rejoignent en chantant, leurs pattes articulées se soulevant l’une après l’autre dans un mouvement d’un réalisme saisissant. Une fois la scène terminée, la libellule se repose, les oiseaux reprennent leur place et le nénuphar se referme gracieusement.

Une œuvre collective
L’excellence d’artisans chevronnés et experts dans leur domaine a été nécessaire à la réalisation de l’automate. Après avoir imaginé son premier Objet extraordinaire, l’automate Fée Ondine dévoilé en 2017, Van Cleef & Arpels s’est à nouveau entouré d’ateliers d’exception, en France ainsi qu’en Suisse, notamment Meilleur ouvrier de France et Entreprise du patrimoine vivant. L’expérience de l’automatier François Junod, installé à Sainte-Croix en Suisse, s’est une nouvelle fois conjuguée à celle de lapidaires, joailliers, sertisseurs, émailleurs, ébénistes: autant de virtuoses ayant dialogué et partagé leur savoir-faire, chacun dépassant ses limites pour donner vie à une histoire poétique.

Décomposer et articuler le mouvement des oiseaux, façonner des ailes et des vaguelettes suffisamment fines et légères pour être entraînées par le mouvement… Les défis n’ont cessé de se présenter, impliquant un processus de recherche permanente, de la conception aux ultimes étapes de finition. L’émotion de la maison n’en est que plus grande de réunir encore ces métiers rares et précieux, mus par la mission d’accomplir ensemble une nouvelle prouesse technique et artistique. Cet Objet extraordinaire unique, qui a nécessité plus de 4’300 heures de travail dans les ateliers Van Cleef & Arpels et plus de 25’200 heures au global, incarne une véritable aventure humaine collective, sous l’égide bienveillante des oiseaux emblématiques de la maison.

Les oiseaux
Mu par un mouvement particulièrement réaliste, le corps des oiseaux a été conçu en or jaune avant d’être orné de pierres chatoyantes. Le mâle, reconnaissable à sa crête qui se déploie lors de l’animation, se distingue également par son dos incrusté de lapis-lazuli, son poitrail serti d’un dégradé de saphirs bleus et violets, d’émeraudes et de grenats tsavorites, ainsi que par ses ailes ponctuées de saphirs taille poire. Son regard est figuré par des cabochons de saphirs sertis dans l’or blanc et entourés de diamants. La femelle est caractérisée par son plumage de turquoise et son poitrail paré des douces nuances de saphirs violets et roses, de grenats mandarins et de rubis. Ses ailes reprennent ces tendres teintes, également ponctuées de saphirs taille poire. Durant l’animation, elle cligne malicieusement de ses yeux violets en boules d’améthyste, alors qu’elle rejoint son compagnon.

Le mécanisme savamment dissimulé dans le socle de l’objet confère au déplacement des oiseaux une grande fluidité. De subtils mouvements, tels qu’une légère agitation des ailes, un clignement d’œil ou encore le soulèvement des pattes, sont rendus possible grâce à une expertise mécanique d’une grande précision. Chaque frémissement concourt ainsi à la magie de la scène, plongeant le spectateur dans une douce contemplation.

L’eau du bassin
Support enchanteur de l’automate, l’eau du bassin est constituée de cinquante lamelles en pierres ornementales qui ondulent durant l’animation. Mêlant calcédoine et cristal de roche, elles reprennent les nuances mouvantes de l’onde et son effet de miroitement translucide. Elles sont assemblées une à une au mécanisme de la création grâce à un système de rails, inspiré par la technique du serti mystérieux. Leur mouvement imitant celui de vaguelettes a fait l’objet d’une recherche minutieuse pour en assurer la fluidité et la douceur. Des feuilles et fleurs de nénuphar sont fixées grâce à des charnières leur permettant de se soulever avec souplesse au gré de l’ondulation de l’eau.

La libellule
Ouvrant le bal de l’animation de l’objet, cette pièce a suscité une recherche approfondie en raison de son mouvement d’envol. Son corps se compose de trois parties en or blanc serties de diamants: la tête, le thorax - supportant les ailes et abritant un mécanisme miniature - et l’abdomen monté sur ressort. Ses deux paires d’ailes, battant chacune à son propre rythme, peuvent être admirées sous différents angles alors que la libellule tournoie. Elles se parent de nacre blanche incrustée de fins fils d’or et d’émail plique-à-jour présentant de subtils dégradés de couleur délicatement irisés. Des diamants sont juxtaposés à l’émail et à la nacre, permettant de mettre en valeur la translucidité de ces matières avec éclat. Le regard de la libellule est figuré par deux cabochons de saphir parachevant cette créature précieuse.

Cette création a représenté un vrai défi technique, la difficulté étant autant liée aux dimensions de la libellule, qui devait conserver son caractère virevoltant malgré sa petite taille et sa mobilité, qu’à la multiplication de matières d’une grande fragilité, comme l’émail et la nacre incrustée d’or. La maison a cherché à se rapprocher au plus près de la nature, en l’observant attentivement, afin d’offrir une représentation la plus fidèle possible d’une véritable libellule, dans son apparence comme dans son mouvement.

Les fleurs et feuilles de nénuphar
Les pétales tout en finesse des fleurs de nénuphar ont été entièrement façonnés à la main avant d’être émaillés. En raison des dimensions généreuses des corolles et des risques de déformation du métal lors des passages au four, cette dernière étape est particulièrement délicate. La mise en couleur a également nécessité une méthode spécifiquement adaptée afin de créer de subtils dégradés du rose poudré au mauve. Chacun des éléments a été travaillé en légèreté pour pouvoir être animé par le mécanisme.

Les feuilles de nénuphar ponctuant le bassin ont également fait l’objet d’une attention toute particulière. Chacune présente un travail de laque en cloisonné, conjuguant à la sculpture de l’or le travail minutieux de la couleur. Entièrement réalisé à la main selon un savoir-faire traditionnel, depuis le mélange des pigments jusqu’à l’apposition de la matière sur le support, le ponçage des différentes couches et le lustrage final, le travail de la laque est ici confronté à un défi particulier: celui de respecter les nervures des feuilles, figurées par des cloisons d’or jaune. La laque est appliquée à l’aérographe, de nombreuses couches étant successivement superposées afin d’obtenir de subtiles variations de vert. Une couche finale transparente nommée glacis est appliquée en dernier, scellant la couleur et apportant de la brillance à l’ensemble.

La plume
Délicate gardienne de l’heure, la plume se distingue par sa silhouette élancée évoquant la légèreté et par son association de couleurs. Sur l’or jaune sculpté, les douces nuances des saphirs violets se conjuguent à la vivacité des grenats tsavorites et des émeraudes dans un dégradé rappelant le plumage des oiseaux.

La vasque de la fontaine
Le socle de l’objet, adoptant la forme d’un bassin, est recouvert sur sa partie supérieure d’une marqueterie de coquille d’œuf. Cette technique, appelée Rankaku au Japon, était très en vogue durant la période Art déco et présente sur un grand nombre d’objets des années 1920. Elle nécessite un travail d’une grande minutie, chaque élément étant rigoureusement posé à la main sur le support.

La pose de coquille d’œuf se double d’un travail particulièrement attentif de laque végétale, appliquée selon la technique traditionnelle de la laque Urushi. La laque végétale désigne essentiellement l’exsudat d’arbre à laque poussant en Asie du Sud-Est: lorsque l’écorce du tronc de l’arbre est griffée, une sève blanche peut être récoltée. Pour obtenir une surface lisse en association avec la coquille, environ huit couches de laque sont nécessaires, chacune demandant un temps de séchage long et une étape de ponçage à la main. Cette dernière est particulièrement complexe, la matière tendre de la coquille d’œuf pouvant changer de couleur au contact de l’abrasif.

Publié le 09.07.2022